Monday, January 08, 2007

Le combat des reines - Calmy-Rey contre Royal


















La présidente de la Confédération Suisse pour 2007 s'appelle Mme Micheline Calmy née Rey (en Espagnol, synonyme de "roi") et malgré le fait qu'elle soit socialiste, elle s'en est violemment prise à M. Montebourg, conseiller personnel de Mme Ségolène Royal, candidate socialiste à la présidence de la République Française, pour ses critiques du système fiscal suisse. Rey contre Royal, c'est un match qu'un peut considérer comme "un combat des reines". Ce terme a une signification toute particulière dans le Canton d'origine de Mme Calmy-Rey, le Valais, pays lourd de traditions paysannes et païennes. On dit qu'une partie de ce peuple montagnard, connu pour son esprit combattif et ses têtes dures, est issue de tribus berbères qui se seraient retirées dans les hautes vallées lors de la reconquête de l'Europe méridionale et des Alpes maritimes par les Chrétiens. Une des traditions importantes du Valais, à part la viticulture, c'est le "combat des reines", c.à.d. une série de concours entre vaches de la race d'Hérens (en Allemand "Eringer Vieh")qui sert à la sélection des cheffes de troupeau, avec une finale entre les plus fortes (les "reines") qui a lieu chaque année au moi d'avril.
Si on considère la controverse entre la reine socialiste helvétique et la reine socialiste française, les chances pour une victoire de la Valaisanne sont donc tout à fait réelles. Il y a pour ça non seulement une raison folklorique ou ethnopsychologique, mais une raison politique toute simple:
la France souffre depuis toujours de son centralisme à outrance, et l'appétit de l'Etat français de confisquer les biens des ces citoyens pour les redistribuer et pour décourager l'investissement privé n'est un secret our personne. On n'a pas oublié le cri de réprobation lorsque l'idole de la jeunessse des années soixante,
Johnny Halliday, a annoncé qu'il avait choisi la Suisse pour domicile pour des raisons fiscales. La France vivrait beaucoup plus heureuse et aurait beaucoup moins de difficultés d'investissements au niveau de l'infrastructure locale et de la ghettoisation de villes entières si elle se décidait de passer du centralisme bureaucratique à des solutions fédérales avec une compétition fiscale saine.
Il ne s'agit pas de glorifier le système ultrafédéraliste helvétique mais il faut admettre que la concurrence fiscale entre communes et Cantons a un effet très important sur la pensée économique des pouvoirs publics qui sont contraint à faire face à la perte de contribuables si elles n'arrivent pas à trouver un équilibre entre les besoins objectifs de la population et la charge fiscale. Le parti
socialiste suisse a fait, das le passé, et continue de le faire, des efforts considérables pour homogénéiser le régime fiscal, mais il risque d'être surpassé par des initiatives de la droite libérale qui tentent d'introduire une "flat tax" ou au moins und "flat rate tax" avec des taux d'imposition variant entre Communes et Cantons. Si la "reine" Micheline défend le fédéralisme helvétique, elle a une autre raison, plus simple. Elle aura, pour la présidence, besoin du Goodwill sait très des Cantons germanophones de Suisse occidentale (Zurich, Schaffhouse, Saint-Gall, Zoug, Grisons etc.) qui ont cultivés une aversion collective contre l'impéralisme et l'arrogance de la Grande Nation vis-à-vis des petits Suisses, depuis les temps de l'occupation française en 1798. On dirait qu'il persiste, en Suisse occidentale, une sorte d'esprit Vendéen de vengeance vis-à-vis du grand voisin.
Et une fois de plus, c'est une chance pour la petit nation de volonté à l'esprit "astérixien" au milieu de l'Europe de être habité non seulement par des germanophones, mais des francophones qui savent défendre leurs intérêts à la mode des vaches d'Hérens.

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