Sunday, April 10, 2011

Marsch auf Bern und Umgebung



Die Ständeratskampagne der SVP ist eine gute Illustration für die Konsequenz, mit der die Weisungen des "konservativen Revolutionärs" (Markus Somm) C.B. von seinen Jüngern umgesetzt werden. Der Vorwurf an den Ständerat, er sei eine "Dunkelkammer" enthält nicht nur einen antiparlamentarischen Subtext, sondern stellt einen direkten Angriff auf die Bundesverfassung von 1848, die staatsrechtliche Piece de résistance der modernen Schweiz, dar.
Jeder Schweizer Bürgerin und jedem Schweizer Bürger sei deshalb vor den Wahlen im Herbst die Lektüre des Erfahrungsberichts des sardischen Abgeordneten Emilio Lussu aus den Zwanziger Jahren des letzten Jahrhunderts unter dem Titel "Marsch auf Rom und Umgebung" empfohlen.

Tuesday, April 05, 2011

Parsi-Bâle

Les amateurs de Richard Wagner peuvent admirer, au théâtre de Bâle une mise en scène par le régisseur allemand
Benedikt von Peter qui est à la fois anti-wagnerienne dans la scène austère de Natascha von Steiger et la profondeur de la recherche psychologique rigoureuse du régisseur, mais aussi pleine de respect pour l'oeuvre musical de celui qui disait: "Denn im Kunstwerk werden wir Eins sein" (car dans l'oeuvre d'art, nous serons Un - dans le sens de réuni, ensemble, intègre)...


Photo Copyright Tanja Dahrendorf T+T Fotografie

L'orchestre symphonique de Bâle sous la direction d'Axel Kober, les chanteurs: Alfred Walker dans le rôle d'Amfortas, Ursula Füri-Bernhard dans celui de Kundry, le Parsifal de Rolf Romei, le Gurnemanz de Liang Li, chacun des autres solistes et le choeur,tous contribuent à une soirée d'opéra merveilleuse.



Trois jours avant la première, le premier avril 2011, on pouvait observer, sur la scène politique du Canton de Bâle-Ville, un spectacle qui correspondait dans plusieurs aspects au libretto mystique, plein de contradictions syncrétistes et de mysogynie ouverte ou à peine cachée de Richard Wagner. Les présidents des partis bourgeois "traditionnels", donc des démocrates-chrétiens (PDC/CVP, représentés par leur vice-président en remplcament de leur président, actuellement président du Grand-Conseil), des radicaux (PLR/FDP), de leurs cousins fédéralistes non fusionnés, les libéraux (LDP), et de l'UDC/SVP, soutenus par les trois conseillers d'état PDC,FDP et LDP présentèrent aux médias un candidat commun pour le Conseil des Etats lors les élections fédérales de cet automne. A la surprise des représentants des médias et plus tard du public, qui d'abord croyait à un poisson d'avril, c'est le conseiller national UDC/SVP Sebastian Frehner, arrivé à son mandat dernièrement grâce à la retraite du chirurgien vasculaire et grand-seigneur Dunant qui avait été le premier UDC à sièger à Berne pour Bâle-Ville.


Photo Copyright http://www.onlineports.ch Peter Knechtli Basel

Ressemblant au garçon innocent Parsifal de par son apparition externe et par sa politesse peu commune dans les rangs les représentants des l'UDC dans le Canton, le candidat reçut de la part du groupe réuni en conférence de presse des éloges que l'on n'avait jamais auparavant entendu vis-à-vis d'un politicien UDC. L'impression d' assister à une assemblée de chevaliers du Graal impatients d'être délivrés d'une grave calamité était complétée par le fait qu'il n'y avait aucune femme présente dans la cérémonie. Un des participants, le libéral Christoph Eymann, avait déclaré, quelques années auparavant, de vouloir oeuvrer pour un "Canton libre de la présence de l'UDC".
Ses chances d'être nommé candidat pour le mandat de Conseiller des Etats et même d'ètre élu à la place de la Conseillère des Etats actuelle, socialiste, avaient été intactes en début de cette année, jusqu'au moment où la direction du PDC/CVP avait renoncé à des listes communes avec l'UDC pour le Conseil National et avait, par ce volte-face, anéanti du coup les chances d'Eymann. Le même PDC/CVP était maintenant, quelques semaines plus tard, rentré dans les rangs pour présenter le coup candidat commun pour les Etats. Machiavellisme parfait.
Reprenant le scénario de Parsifal de Richard Wagner, il faut peu d'imagination pour comparer le candidat libéral trahi avec Amfortas, le chef des chevaliers du Graal,
blessé par son adversaire Klingsor. Chez Wagner, Klingsor n'est présent dans le déroulement du drame que pendant un tiers de l'action, il agit à l'arrière-plan.
Nul autre que l'actuel président du Grand Conseil de Bâle, Markus Lehmann, absent lors de l'inthronisation du jeune Parsifal Sébastien Frehner, pourrait mieux incarner le rôle de Klingsor qui, on le sait, a mortellement blessé Amfortas.
Ainsi, en parallèle du drame wagnérien sur la scène du théâtre de Bâle, s'est déroulé sur la scène politique de l'ancienne république rhénane, un drame similaire.
Les libéraux traditionnels LDP et leur homme de tête Eymann dans le rôle d'Amfortas,
et le PDC/SVP avec son président dans celui de Klingsor. Mais où est Kundry, la femme qui représente, pour Wagner l'énigme féminin par lequel on est éternellement attiré et dont on doit se débarasser pour être "heil", guéri? C'est aussi simple que le reste,
elle est incarnée, pour les chevaliers du Graal bâlois, par la Conseillère des Etats
actuelle, la socialiste Anita Fetz.
Les élections fédérales de cet automne promettent des combats d'une intensité wagnérienne, et on ne doit pas être prophète pour deviner que le candidat principal
pour la mise en scène sera le disciple fidèle (converti politique) et lieu-tenant local de Christoph Blocher, le rédacteur-en chef de la Basler Zeitung, Markus Somm.
En résumé, on peut s'attendre à une bataille rangée entre wagnériens et anti-wagnériens et peut-être tout simplement entre hommes (de droite?) et femmes (de gauche?).Les couleurs des partis s'estomperont au cours de cette bataille acharnée pour les âmes de citoyens. On le saura lorsque toutes les voix seront comptées et lorsque les amazones et les chevaliers du Graal retrouveront le souffle pour lècher leur blessures, infligées réciproquement au détriment de la République.